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Page:Level - L’Épouvante, 1908.djvu/154

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L’ÉPOUVANTE

aux réfugiés russes, aux nihilistes… Nous en sommes infestés, ce n’est pas agréable de loger des gens qui se promènent avec des bombes et risquent de faire sauter toute la maison…

— Évidemment, fit Coche, en lui rendant son porte-plume.

Et il songea :

— Si avec ce bavard imbécile je ne suis pas pisté avant quarante-huit heures, c’est que j’aurai le diable contre moi.

Il sortit, le gérant l’arrêta encore :

— Pour rentrer le soir, vous n’avez qu’à sonner trois fois. Votre clé sera accrochée sous votre bougeoir.

— Merci, répondit Coche.

Sans savoir pourquoi, il resta quelques secondes sur le pas de la porte, regardant à droite et à gauche, dans la rue, avec cette hésitation curieuse des gens qui n’attendent rien, et ne bougent pas cependant, pour se donner une contenance.

L’homme s’étant remis à sa table, parcourut son registre et lut :

« Farcy, rentier, venant de Versailles. »