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Page:Level - L’Épouvante, 1908.djvu/168

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L’ÉPOUVANTE

les choses sont accueillantes et gaies, sinon de ce qu’elles ont pris, au contact des êtres une vie mystérieuse qui, peu à peu, s’affaiblit, se fane, s’attriste et disparaît quand disparaissent ceux qui la leur prêtèrent un moment ?… Alors, le parfum qui dormait en elles s’évanouit, leur charme vieillot se flétrit et meurt… Les objets sont pareils aux gens : ils oublient.

Ainsi, en quelques heures, la chambre du crime vide, sinistre, morte, avait oublié son hôte !

— Il fait froid ici, murmura le Commissaire…

Puis il se mit à marcher lentement, examinant les murs, les meubles, et tous les coins où l’ombre semblait se complaire. Il s’arrêta un instant près de la toilette, joua du bout du doigt avec une règle posée sur la table, inspecta la pendule renversée, arrêtée à douze heures trente-cinq.

Rien n’est effrayant, énigmatique, autant qu’une horloge. Cette machine sortie des mains des hommes et qui marque le temps, règle notre vie, et court toujours du même pas égal vers l’avenir impénétrable, semble être auprès de nous un espion placé comme le destin.

Quelle heure marquait celle-ci ? Heure du jour