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Page:Level - L’Épouvante, 1908.djvu/218

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L’ÉPOUVANTE

plus de son ressort. Sur un indice que d’autres avaient jugé sans valeur, il n’avait pas craint de partir en campagne, et la piste sur laquelle il s’était engagé l’avait conduit au but avec une rapidité surprenante : il n’en demandait pas davantage. Dans une heure, l’affaire serait terminée, Coche serait arrêté, bouclé… à moins que le camarade ne l’ait laissé filer… À cette seule pensée, une rage lui traversa l’esprit, et, pour se rassurer lui-même, il se répéta :

— Ce n’est pas possible. Il n’a pas fait ça !

Maintenant qu’il savait tout ce qu’il pouvait savoir, il était trop impatient d’avoir des nouvelles de celui qu’il considérait déjà comme son prisonnier, pour continuer à bavarder une minute de plus avec la vieille. Il regarda sa montre et dit :

— Je ne peux plus l’attendre. Je m’en vais, mais je reviendrai…

Et, en prononçant ces mots : « Je reviendrai », il sourit malgré lui, trouvant un charme étonnant à exprimer cette pensée si simple, et cependant si lourde de menaces. Sous la voûte, il croisa la concierge, mais ne s’arrêta pas. Quand