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Page:Level - L’Épouvante, 1908.djvu/277

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L’ÉPOUVANTE

Depuis trois mois, l’affaire, avec son allure mystérieuse, passionnait tout Paris, et Coche avait des partisans déterminés et des adversaires résolus.

Rien n’ayant pu, au cours de l’instruction, fixer le mobile du crime, parmi ses adversaires, les uns le tenaient pour un fou, les autres pour un assassin vulgaire. Successivement, tous les aliénistes de Paris avaient été consultés ; aucun n’avait osé se prononcer. À ceux qui affirmaient sa culpabilité, ceux qui proclamaient son innocence répondaient :

— Souvenez-vous de Lesurque, le courrier de Lyon !…

Aussi, la salle présentait-elle, le jour de l’ouverture des débats, une animation extraordinaire. On était venu là, comme au spectacle, autant pour être vu que pour voir. Les femmes — en majorité — avaient, pour la circonstance, arboré des toilettes neuves. On s’étouffait dans la partie réservée au public, au banc des avocats, et, pour répondre à d’innombrables demandes, le Président avait fait placer trois rangs de chaises, sur son estrade. Dans la salle