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Page:Level - L’Épouvante, 1908.djvu/288

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L’ÉPOUVANTE

Pendant une heure, la salle et les couloirs environnants présentèrent une animation extraordinaire. Cette affaire qui depuis le matin avait, par sa banalité, déconcerté tant de gens, avait soudain rebondi, plus passionnante que jamais. Quand la sonnette retentit, on se rua dans la salle. Des gens qui n’avaient pu entrer le matin se mêlèrent au flot des invités porteurs de cartes. Il n’y avait plus de service d’ordre possible. Les gardes débordés, durent laisser passer tout le monde. Enfin, la Cour entra, les conversations cessèrent, et le Président ordonna de faire entrer le témoin.

Alors, au milieu d’un effrayant silence, un garde s’avança seul à la barre, joignit les talons, salua et dit :

— Au numéro 14 de la rue du Général-Appert, on m’a appris que M. Ledoux, rentier, était mort depuis le 15 du mois de mars.

Coche se dressa livide, prit sa tête dans ses mains, poussa un cri, et retomba comme assommé.

Déjà le Procureur s’était levé :

— Messieurs les jurés, je n’ai pas besoin d’insister sur la gravité d’une pareille nouvelle.