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Page:Level - L’Épouvante, 1908.djvu/32

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L’ÉPOUVANTE

barrière assez sérieuse pour qu’on n’omit pas de la fermer avant de s’endormir. Ce raisonnement simple ne l’effleura même pas, non plus que l’inquiétude d’être pris lui-même pour un cambrioleur et reçu comme tel.

Cependant, lorsqu’il entendit son talon résonner sur les dalles du corridor, il s’arrêta, imperceptiblement. Il chercha une allumette dans sa poche : la boîte était vide. Il murmura : « Tant pis », retira son revolver de sa gaine et tâtonna, la main grande ouverte, guidé seulement par le contact du mur très froid, humide et qui collait aux doigts. Brusquement il perdit ce contact, et sa main s’agita dans le vide. Il avança un pied, puis l’autre, heurta un objet qui rendit un son moins rude que celui des dalles. Il se baissa, explora l’ombre les paumes en avant, sentit une marche et un petit tapis dont le velouté lui fut agréable après l’humidité du mur. Il se redressa et toucha la rampe ; le bois craqua. Sans presque se rendre compte comment, sans chercher à savoir pourquoi il montait au premier étage plutôt que de visiter le rez-de-chaussée, il s’engagea dans l’escalier. Il compta douze marches,