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Page:Level - L’Épouvante, 1908.djvu/35

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L’ÉPOUVANTE

pris en train de baptiser sa marchandise. — La Police ? C’était ça. — Onésime Coche, lui, était ce qu’elle devrait être : le gardien vigilant et fidèle, adroit et résolu, capable de veiller sur la sécurité des habitants. Quel parallèle ! Quelle leçon et quels enseignements !… Il voyait déjà l’article qu’il écrirait le lendemain, et se réjouissait en songeant à la tête des agents de la Sûreté. — Lui, simple journaliste, allait leur apprendre leur métier ! L’article aurait un titre sensationnel, un chapeau savant, des sous-titres imprévus… Quel papier !…

Mais ce mot magique « La Police » demeura sans écho comme les autres. Pas un murmure ne troubla la majesté du silence. Coche pensa que son truc ne valait rien, que le danger demeurait pareil. Une chose cependant le rassura. Ses yeux habitués à l’obscurité distinguaient peu à peu les objets. À quelques pas de lui, il aperçut une vague lueur. En déplaçant la tête, il remarqua que cette lueur éclairait un peu le plancher. Il avança et se trouva devant une fenêtre. Un rayon de lune glissait entre les volets clos. Par les fentes des persiennes il vit une petite bande du jardin,