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Page:Levoyageauparnas00cerv.djvu/57

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XLVII

son art à faire de mauvaises comédies (artificiosamente malas), afin de faire voir par cet exemple les monstruosités ridicules de celles qui étaient alors à la mode ; soit que l’on prétende avec l’abbé Lampillas que ces comédies ne sont pas de Cervantes, et que la mauvaise foi de l’éditeur a indignement abusé de son nom.

On ne discute pas ces paradoxes. Le moyen de faire tomber de mauvaises comédies, ce n’est pas d’en faire d’aussi mauvaises. Cette idée est ridiculement extravagante ; elle ne pouvait entrer dans la tête de celui dont le chef-d’œuvre avait consommé la ruine des romans de chevalerie. D’autre part, le bon sens refuse de croire que du vivant même de Cervantes on ait eu l’impudence de lui attribuer des pièces apocryphes.

Les comédies sont bien de Cervantes, et elles ne sont pas excellentes, parce qu’elles ressemblent à la plupart de celles qu’on faisait alors. Il ne se conforma pas, en les composant, aux règles irréprochables qu’il avait tracées lui-même aux auteurs dramatiques ; ce qui prouve que son talent ne pouvait réussir dans ce genre, ou bien encore, selon la manière de voir du docteur Huarte, qu’il n’avait pas pour la pratique du théâtre la même aptitude que pour la théorie. En revanche, les intermèdes valent beaucoup mieux. Son esprit vif et alerte, satirique et mordant, et naturellement enclin à la plaisanterie, se trouvait à l’aise dans ces petites scènes burlesques, qui tenaient plus de la farce que de la comédie :