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Page:Lewis Caroll - Alice au pays des merveilles, traduction Henri Bué.djvu/121

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« Précisément, » répondit Alice.

« Alors vous devriez dire ce que vous voulez dire, » continua le Lièvre.

« C’est ce que je fais, » répliqua vivement Alice. « Du moins — je veux dire ce que je dis ; c’est la même chose, n’est-ce pas ? »

« Ce n’est pas du tout la même chose, » dit le Chapelier. « Vous pourriez alors dire tout aussi bien que : « Je vois ce que je mange, » est la même chose que : « Je mange ce que je vois. » »

« Vous pourriez alors dire tout aussi bien, » ajouta le Lièvre, « que : « J’aime ce qu’on me donne, » est la même chose que : « On me donne ce que j’aime. » »

« Vous pourriez dire tout aussi bien, » ajouta le Loir, qui paraissait parler tout endormi, « que : « Je respire quand je dors, » est la même chose que : « Je dors quand je respire. » »

« C’est en effet tout un pour vous, » dit le Chapelier. Sur ce, la conversation tomba et il se fit un silence de quelques minutes. Pendant ce temps, Alice repassa dans son esprit tout ce qu’elle