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Page:Lewis Caroll - Alice au pays des merveilles, traduction Henri Bué.djvu/152

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avait une tête pouvait être décapité, et qu’il ne fallait pas dire des choses qui n’avaient pas de bon sens.

Le raisonnement de la Reine était : que si la question ne se décidait pas en moins de rien, elle ferait trancher la tête à tout le monde à la ronde. (C’était cette dernière observation qui avait donné à toute la compagnie l’air si grave et si inquiet.)

Alice ne trouva rien de mieux à dire que : « Il appartient à la Duchesse ; c’est elle que vous feriez bien de consulter à ce sujet. »

« Elle est en prison, » dit la Reine au bourreau. « Qu’on l’amène ici. » Et le bourreau partit comme un trait.

La tête du Chat commença à s’évanouir aussitôt que le bourreau fut parti, et elle avait complétement disparu quand il revint accompagné de la Duchesse ; de sorte que le Roi et le bourreau se mirent à courir de côté et d’autre comme des fous pour trouver cette tête, tandis que le reste de la compagnie retournait au jeu.