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Page:Lewis Caroll - Alice au pays des merveilles, traduction Henri Bué.djvu/191

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qu’à ce qu’elle se fût rendu compte de ce que c’était. Elle recommençait à grandir, et elle pensa d’abord à se lever et à quitter la cour : mais, toute réflexion faite, elle se décida à rester où elle était, tant qu’il y aurait de la place pour elle.

« Ne poussez donc pas comme ça, » dit le Loir ; « je puis à peine respirer. »

« Ce n’est pas de ma faute, » dit Alice doucement ; « je grandis. »

« Vous n’avez pas le droit de grandir ici, » dit le Loir.

« Ne dites pas de sottises, » répliqua Alice plus hardiment ; « vous savez bien que vous aussi vous grandissez. »

« Oui, mais je grandis raisonnablement, moi, » dit le Loir ; « et non de cette façon ridicule. » Il se leva en faisant la mine, et passa de l’autre côté de la salle.

Pendant tout ce temps-là, la Reine n’avait pas cessé de fixer les yeux sur le Chapelier, et, comme le Loir traversait la salle, elle dit à un des