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Page:Lichtenberger - La Petite Soeur de Trott.djvu/242

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LA PETITE SŒUR DE TROTT

Délicatement, de ses petits doigts pinçants, Mlle Lucette agrippe la moustache blanche… Les événements se succèdent si vite que la plume ne peut les décrire. Quelque chose crache, griffe, saute et s’enfuit… Ahurie, Mlle Lucette contemple sa main, où sont dessinées trois raies rouges… Le sang perle. Ça cuit. Alors elle éclate en sanglots.

Aux notions qu’elle avait sur le mal s’en ajoute une nouvelle. Elle connaissait celui qui vous vient de l’intérieur : quand on a mal comme ça, on est soigné et caressé ; elle connaissait celui qui vient de la stupidité des objets : il n’y a qu’à ne pas se jeter contre eux ; ils vous laissent tranquilles ; elle connaissait celui qu’on éprouve quand on reçoit une chiquenaude pour avoir fait une sottise : il est légitime et bienfaisant. Ça fait déjà bien du mal. Mais il y a