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Page:Lichtenberger - Novalis, 1912.djvu/121

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LES SOURCES DE LA PENSÉE DE NOVALIS

travail scientifique, ou si la connaissance personnelle a précédé la lecture. Il est, dans ces conditions, assez difficile de mesurer l’influence réciproque qu’ont exercée l’un sur l’autre les deux amis et de faire le départ entre les idées que Novalis a empruntées à Ritter et celles qu’il a pu lui communiquer. Mais il est certain qu’ils ont été intimement liés peut-être déjà en 1797, en tout cas en 1798, et que si cette amitié subit une éclipse en 1799 et 1800, elle se renoua pendant la dernière année de la vie de Novalis. On voit sans qu’il soit besoin d’insister, de quelle importance a été, pour la formation scientifique de Hardenberg la fréquentation assidue et familière du génial physicien.

Entre temps Novalis s’assimile également des notions de médecine. Son intérêt pour ces questions s’éveille tout naturellement lors de la maladie de sa fiancée, au moment où Sophie est traitée à Iéna dans la clinique du docteur Starck. Vers ce moment (1796) ou peut être seulement un peu plus tard (fin 1797), il est attiré par les théories du médecin écossais Brown dont les idées avaient été discutées par Starck dans un ouvrage qui s’est retrouvé dans la bibliothèque de Novalis. Brown voyait dans l’excitabilité du système musculaire la propriété fondamentale de tous les êtres organisés et expliquait toutes les maladies par l’excès, ou l’insuffisance de stimulation, c’est-à-dire par la sthénie