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Page:Lichtenberger - Novalis, 1912.djvu/88

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LE RETOUR À LA VIE

Amour, Le Roi et la Reine ; juillet 1798), où il se livre à une apologie enthousiaste de la monarchie de droit divin, de l’État fondé sur l’Amour et la Foi.

Et voici que l’amour refleurit à nouveau dans son cœur. Il fréquente assidument à Freiberg la maison du conseiller des mines von Charpentier et se fiance, au début de 1799, avec la plus jeune fille du « conseiller, Julie, une belle personne aux formes aussi pleines et opulentes que celles de la pauvre Sophie étaient grêles et en quelque sorte immatérielles. Ce qu’a été au juste cet amour, il est difficile de le dire aujourd’hui de façon certaine, faute de renseignements suffisamment précis. Dans une lettre à un de ses amis, Hardenberg raconte qu’un sentiment de tendre pitié aurait été le début de leur inclination réciproque. Avec sa blessure toujours saignante au cœur, et le sentiment de sa santé précaire, Novalis aurait goûté très vivement le charme d’une intimité féminine discrète et modeste. Il aurait été touché aussi des soins dévoués que Julie avait prodigués à son père pendant une douloureuse maladie. Et à son tour, il aurait servi de consolateur à la jeune fille au cours d’une paralysie faciale dont elle avait souffert pendant quelque temps. Il semble que, dans la réalité, cet amour ait été moins spirituel et éthéré que Hardenberg ne voulait le faire croire aux autres et peut être aussi à lui-