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Page:Linné - Système de la nature (1793).djvu/231

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Les Loirs. Lievre.

grandes ovales, preſque nues. Verrue pollicaire remarquable aux pieds antérieurs, (recouverte d’une eſpèce d’ongle). Queue ne paſſant guère cinq pouces de longueur, couverte de poils longs (de couleur cendrée en deſſus, coupée d’un bout à l’autre par un grand nombre de raies brunes, tranſverſales, qui la font paraître annelée), & terminée par une eſpèce de floccon de couleur brune.

Les gerboiſes s’engourdiſſent par le froid de même que les loirs ; elles marchent ou plutôt elles ſautent ſur les pieds de derrière, aidées de leur queue longue & roide, & s’élancent ainſi à trois ou quatre pieds de diſtance ; leur nourriture eſt végétale, leur habitation eſt ſouterraine ; elles dorment pendant le jour & rodent de nuit ; portent leurs aliments à la bouche avec leurs pattes de devant, & puiſent de même leur boiſſon en faiſant un creux avec leurs doigts.

GENRE XXX.

LIEVRE.
Deux dents inciſives à chaque mâchoire, les ſupérieures creuſées d’un ſillon qui les fait paroître doubles ; les inférieures plus petites.
* Eſpèces à queue.

I. Le Lievre à longue queue. Lepus viſcaccia.

Queue allongée, ſéteuſe.

Molin. hiſt. nat. Chil. p. 272. Laër. amer. p. 407. Nieremb. hiſt. nat. p. 161. Feuillée obſ. 3. p. 32.

Il habite les contrées les moins chaudes du Pérou & du Chili, au pied des montagnes & dans la plaine ; il reſſemble au lapin par ſes mœurs & ſon aſpect, au renard par ſa couleur & ſa queue, de laquelle il ſe fait un moyen de défenſe contre ſes ennemis. Il ſe creuſe une tanière diviſée en deux chambres, dont une lui ſert de logement, & l’autre in-