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Page:Liskenne, Sauvan - Bibliothèque historique et militaire, Tome 1, 1835.djvu/32

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lier était une cotte de mailles, le casque de fer, des bottines, et le bouclier passé au bras gauche ; pour armes offensives, il portait la lance et une large épée suspendue à sa bandoulière.

La cavalerie légère la plus estimée était celle des Tarentins : elle faisait ses attaques en voltigeant autour de l’ennemi. Le cavalier portait un javelot qu’il lançait ; il chargeait avec l’épée ou la hache d’armes ; quelquefois avec un autre javelot qu’il tenait en réserve. Les archers à cheval, dont aussi l’on faisait beaucoup de cas, commençaient par harceler l’ennemi de très loin, l’enveloppaient, le mettaient en désordre et préparaient l’attaque des escadrons de cuirassiers. Alexandre, qui renforça son armée de toutes les espèces de cavalerie, tira de celle-ci des services importans. Il avait encore formé une troupe de dimaques, armée plus légèrement que les hoplites, plus pesamment que les cavaliers, et qui, semblable à nos dragons, combattait à pied et à cheval.

Ce prince n’avait pas négligé non plus de prendre à sa solde des Thessaliens, qui passaient pour les meilleure cavaliers de toute la Grèce ; leurs chevaux étaient admirables, et leurs escadrons réunissaient la force nécessaire pour le choc, sans rien perdre en légèreté. Leur réputation était si bien établie, que tous les états de la Grèce recherchaient à l’envi leur alliance.

Élien et Arrien indiquent la manière dont se formaient les escadrons. Les Scythes et les Thraces faisaient les leurs en coin ; les Thessaliens en losange ; les Perses, les Siciliens et la plupart des Grecs, les ordonnaient en carré. Selon Arrien, la meilleure proportion du carré était celle qui contenait en étendue la moitié plus de monde qu’en hauteur, comme huit sur quatre, douze sur six, etc., parce que comptant la longueur du cheval double de sa largeur, la forme de l’escadron devait représenter un carré parfait. D’autres cependant comptaient la longueur du cheval triple de sa largeur, et alors le front de l’escadron devait présenter trois fois sa hauteur, pour qu’il formât un carré. De ces différentes ordonnances, Arrien estime davantage la dernière comme la plus simple, la plus propre à charger en bon ordre et la plus facile pour le ralliement. Au reste, dans toutes ces formations d’escadrons, on y recherchait les propriétés de la force, de la légèreté et de la vitesse dans les manœuvres.

Les Thessaliens plaçaient dans l’ordre losange les plus braves cavaliers aux rangs antérieurs. Les deux hommes nommés garde-flancs étaient à l’angle de la droite et à celui de la gauche ; le serre-file occupait l’angle postérieur ; enfin, l’ilarque était à la tête. Les deux cavaliers placés à ses côtés n’avaient pas besoin de former un rang derrière lui, mais d’être seulement en arrière, de sorte que la tête des chevaux fût a la hauteur de ses épaules. Les chevaux disposés à droite et à gauche mettaient entre eux un intervalle ; car, étant plus longs que larges, ils auraient pu atteindre, en tournant, les chevaux voisins, ou blesser les cavaliers.

Quelques-uns formaient le rhomboïde par rangs et par files ; d’autres par rangs et non par files ; d’autres par files et non par rangs. Ceux qui le disposaient par rangs et par files faisaient le rang du milieu impair, comme de 13 ou de 15, celui de derrière moindre de 2, savoir de 11 ou de 13 ; les suivans de 9 ou de 11, et ainsi de suite jusqu’à l’unité ; de sorte que si le rang du milieu était de 15, tout le rhombe donnait 113. La moitié du rhombe se nommait coin.

Ceux qui n’admettaient ni files ni rangs prétendaient que dans cette dispo-