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Page:Liskenne, Sauvan - Bibliothèque historique et militaire, Tome 1, 1835.djvu/870

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ARRIEN, LIV. VI.

taient point encore rendus, il leur fait défense de se réunir à ces peuples.

Il retourne vers sa flotte : il trouve Héphæstion, Cratérus et Philippe à la tête de leurs divisions. Cratérus est chargé de conduire les troupes de Philippe au-delà de l’Hydaspe, avec celles de Polysperchon et les éléphans. Néarque, continuant de diriger la flotte, doit le précéder de trois jours.

Chap. 2. Alexandre forme trois divisions du reste de son armée. Héphæstion conduit l’une en avant, il doit le précéder de cinq jours de marche pour couper la retraite à ceux que doit attaquer la division du centre. Ptolémée forme l’arrière-garde, et doit suivre, à trois jours de marche, dans le même dessein. Toute l’armée doit se réunir au confluent de l’Acésinès et de l’Hydraotès.

Ayant pris avec lui les Hypaspistes, les archers, les Agriens, la bande de Python ou les Hétaires à pied, tous les archers et la moitié des Hétaires à cheval, il s’avance par le désert vers les Malliens, peuples libres.

Il campe le premier jour au bord d’une petite rivière à cent stades de l’Acésinès. Après avoir donné quelques heures au repos, il y fait approvisionner d’eau ses soldats ; et marchant pendant le reste du jour et toute la nuit, il fait quatre cents stades, et arrive avec l’aurore sous les murs d’une ville des Malliens.

N’imaginant point qu’Alexandre s’engagerait dans le désert, et sans inquiétude de ce côté, ils étaient hors de la ville sans armes ; mais Alexandre s’était déterminé par le motif même de la difficulté qui rassurait les Barbares ; il les surprend à l’improviste, fond sur eux avant qu’ils aient songé à se mettre en défense ; ils fuient dans la ville, qu’il fait cerner par la cavalerie, en attendant la venue de la phalange. Elle arrive ; il détache aussitôt Perdiccas avec sa cavalerie, celle de Clitus et les Agriens, pour investir une autre ville des Malliens, où un grand nombre d’Indiens s’étaient renfermés : il lui donne ordre d’en différer l’assaut jusqu’à son arrivée, mais d’en faire un blocus pour rompre toute communication entre les Barbares.

Alexandre continue l’attaque ; les Barbares abandonnent les remparts qu’ils ne peuvent plus défendre. Un grand nombre des leurs ayant été tué, et une autre partie mise hors de combat, ils se retirent dans le fort, où ils se défendent quelque temps avec l’avantage que leur donnait l’élévation du poste. Les Macédoniens et Alexandre redoublent d’efforts, la place est emportée ; les Malliens qui la défendaient, au nombre de deux mille, sont tous passés au fil de l’épée.

Perdiccas trouve la ville qu’il venait assiéger vide d’habitans. Instruit qu’ils ne faisaient que de se retirer, il les poursuit à toutes brides ; l’infanterie le suit à marche forcée ; les fugitifs sont presque tous massacrés : le reste se sauve dans des marais.

Alexandre, après avoir fait rafraîchir ses troupes, part à la première veille, force de marche pendant la nuit, arrive au point du jour à l’Hydraotès que les Malliens venaient de passer ; il charge les derniers au milieu du fleuve, le traverse, et, poursuivant les autres, en tue une partie, en fait un grand nombre prisonniers. Le gros le plus considérable se jette dans une place également fortifiée par l’art et la nature.

L’infanterie arrivée, il détache Python à la tête de son corps et de deux compagnies de cavalerie, qui emportent la place de premier abord. Tout ce qui échappa au glaive fut réduit à l’esclavage.