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Page:Liskenne, Sauvan - Bibliothèque historique et militaire, Tome 2, 1836.djvu/759

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POLYBE, LIV. XI.

seulement les satrapes de ces contrées, mais encore les villes maritimes et les puissances qui étaient en deçà du mont Taurus, mit son royaume à couvert de toute incursion, et tint en respect par son courage tous les peuples qu’il s’était soumis. Enfin, il fit voir par là et aux peuples de l’Asie, et à ceux de l’Europe, qu’il était véritablement digne de régner. (Dom Thuillier.)


VI.


Quelques lecteurs voudront peut-être savoir pourquoi, contre l’ancienne habitude, je n’ai pas mis des sommaires à ce livre, et j’ai préféré une exposition qui classe les faits par olympiades. Ce n’est pas, certes, que je regarde les sommaires comme inutiles, car ils provoquent l’attention du lecteur qui veut s’instruire, et l’engagent à feuilleter le livre ; ils sont d’ailleurs d’un grand secours pour faciliter les recherches. Toutefois, m’étant aperçu que cette méthode est négligée et rejetée par plusieurs motifs assez légers, je préfère recourir aux expositions. Elles me paraissent en effet non-seulement offrir le même avantage, mais elles semblent quelquefois préférables, et sont surtout plus convenablement placées, puisqu’elles se trouvent liées à la narration même. Par ces motifs, j’ai cru devoir leur donner la préférence dans tout le cours de cet ouvrage, à l’exception des cinq premiers livres, où j’ai placé des sommaires, parce qu’ils ne m’ont pas paru propres à recevoir des expositions. (Angelo Mai, Script. veter. nova collectio, t. II ; Jacob. Geel.)


VII.


Il avouait bien que ces discours ne laissaient pas que d’être spécieux, mais il n’y trouvait pas, à beaucoup près, le caractère que présente la vérité. (Angelo Mai, ibid.)


VIII.


Quelle utilité peut en effet retirer le lecteur des récits de guerres et des combats, de villes assiégées et prises, si on ne lui révèle en même temps les causes qui ont amené les succès et les revers ? Le résultat des événemens ne présente dans ce cas qu’un intérêt frivole ; tandis que l’examen convenable des motifs qui dirigèrent une entreprise, devient profitable aux auditeurs. Entrez surtout dans le détail de chaque affaire, et dites comment elle a été conduite, si vous voulez instruire ceux qui s’occupent de semblables spéculations. (Ibid.)


IX.


Comme on parlait du bonheur de Publius qui venait de chasser les Carthaginois de l’Espagne, et que chacun lui conseillait de se livrer au repos et à l’oisiveté, puisqu’il avait terminé la guerre, il répondit qu’il félicitait beaucoup ceux qui concevaient de telles espérances ; que, pour lui, c’était surtout actuellement qu’il s’occupait des moyens de conduire la guerre punique. Que jusqu’alors Carthage avait obligé Rome à se défendre ; mais qu’enfin, par un retour de la fortune, le temps était venu où les Romains allaient prendre l’offensive contre les Carthaginois. (Ibid.)


Publius, qui était doué du talent de manier la parole, montra tant de bienveillance et d’adresse dans une conversation qu’il eut avec Syphax, qu’Asdrubal dit plus tard à ce prince, que Scipion lui avait paru plus redoutable dans cet entretien qu’à la tête de ses troupes. (Ibid.)