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Page:Liskenne, Sauvan - Bibliothèque historique et militaire, Tome 2, 1836.djvu/895

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POLYBE, LIV. XXII.

auprès de son mari, elle la jeta toute sanglante à ses pieds. Son mari étonné lui dit : « Ma femme, il est si beau de garder sa foi. — Oui, répliqua-t-elle, mais il est plus beau encore de n’avoir laissé vivre qu’un seul des hommes qui ont joui de moi. » Polybe dit avoir eu plusieurs entretiens avec cette femme à Sardes, et avoir admiré sa grandeur d’âme et sa prudence. (Apud Plutarch. in Γυναικῶν Ἀρεταῖς.) Schweigh.


Piége que les Gaulois Tectosages tendirent à Manlius sous prétexte d’une conférence.


Après la défaite des Gaulois, dans le temps que Manlius, campé auprès d’Ancyre, se disposait à pénétrer plus avant, il lui arriva des ambassadeurs de la part des Tectosages pour le prier, sans retirer ses troupes d’où elles étaient, de s’avancer lui-même le lendemain entre les deux camps, où leurs rois se rencontreraient en même temps pour traiter de la paix. Le consul y consentit, et se rendit au lieu marqué avec cinq cents chevaux : mais les rois ayant manqué au rendez-vous, il retourna dans son camp. Les ambassadeurs Tectosages revinrent, et après avoir, sous différens prétextes, excusé leurs princes, ils prièrent encore le consul de venir au lieu indiqué, où il trouverait les principaux du pays, qui conféreraient avec lui sur la manière de finir la guerre. Manlius promit de faire ce qu’ils demandaient ; mais il ne sortit pas du camp, et en sa place il fit aller Attalus au lieu de la conférence, avec quelques tribuns et trois cents chevaux. Quelques Tectosages des plus distingués vinrent en effet, comme on était convenu ; on parla d’affaires ; mais ils dirent qu’ils n’avaient pas pouvoir de rien conclure, et que leurs rois viendraient incessamment pour convenir des articles, si Manlius voulait se trouver au même endroit avec eux. Attalus promit que le consul s’y trouverait, et l’on se sépara. Tous ces délais étaient affectés. Le but était de gagner du temps pour transporter au-delà du Halys leurs familles et leurs effets, mais surtout de prendre prisonnier le consul, si cela se pouvait, ou du moins de l’égorger. Dans cette vue, ils vinrent le lendemain au lieu marqué, à la tête d’environ mille chevaux, et attendirent que les Romains y arrivassent. Le consul, sur le rapport d’Attalus, persuadé que les rois viendraient, sortit du camp comme la première fois, avec cinq cents cavaliers. Il faut remarquer que quelques jours auparavant les fourrageurs de l’armée romaine avaient été dans un endroit où le détachement de cavalerie qui suivait le consul à la conférence servait à les soutenir. Or, le jour même de la conférence, les tribuns ordonnèrent aux fourrageurs, qui sortaient en grand nombre, d’aller où il était, et leur joignirent un autre pareil détachement. Ce qui se fit alors sans dessein fut d’un grand usage quelques heures après. (Ambassades.) Dom Thuillier.


IV.


Affaires de Grèce et du Péloponnèse.


Fulvius, employant les ressources de la trahison, s’empara pendant la nuit d’une partie de la citadelle, et y introduisit les Romains. (Suidas in Πραξικοπήσας.) Schweigh.

Philopœmen, préteur des Achéens, ayant à reprocher un crime aux Lacédémoniens, ramena les exilés dans leur ville, et fit mettre à mort, ainsi que le rapporte Polybe, quatre-vingts Spartiates. (Plutarchus in Philopœmene.) Schweigh.