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Page:Liskenne, Sauvan - Bibliothèque historique et militaire, Tome 2, 1836.djvu/917

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POLYBE, LIV. XXIV.

après cela les ambassadeurs à Rome jusqu’à ce qu’on eût appris quel avait été le succès de l’expédition des Achéens contre ceux de Messène. Voilà ce qui se faisait alors en Italie. (Ambassades.) Dom Thuillier.


Députation à Rome de la part des Lacédémoniens exilés.


Les exilés de Lacédémone firent à Rome une députation, dans laquelle se trouvaient Arcésilas et Agésipolis, qui dans son enfance avait été roi de Sparte. Ces députés furent pris par des pirates qui les tuèrent. On leur en substitua d’autres qui arrivèrent sains et saufs à Rome. (Ibid.)


VI.


Lycortas, après avoir soumis les Messéniens, venge la mort de Philopœmen.


Après que Lycortas, préteur des Achéens, eut jeté la terreur parmi les Messéniens, ceux-ci, au lieu de se plaindre comme autrefois de la rigueur du gouvernement, osaient à peine, quoique secourus par les ennemis, ouvrir la bouche et dire qu’il fallait députer pour traiter de la paix. Dinocrate lui-même, environné de tous les côtés, prit le parti de céder au temps et de se retirer chez lui. Alors les Messéniens, dociles aux avis de leurs anciens, et surtout des ambassadeurs de Béotie, Épénète et Apollodore, qui heureusement se trouvaient alors à Messène pour négocier la paix, les Messéniens, dis-je, députèrent pour finir la guerre et demander pardon de leurs fautes passées. Lycortas assembla les autres magistrats, et, après avoir entendu les députés, il leur dit que l’unique moyen qu’avaient les Messéniens pour obtenir la paix, était de livrer les auteurs de la rébellion et de la mort de Philopœmen, de remettre tous leurs intérêts à la disposition des Achéens, et de recevoir garnison dans leur citadelle. La réponse du préteur divulguée, ceux d’entre le peuple qui depuis long-temps voulaient du mal aux auteurs de la guerre étaient très-disposés à s’en saisir et à les livrer. D’autres, qui croyaient n’avoir rien à craindre de la part des Achéens, consentaient aussi volontiers qu’on abandonnât tout à leur discrétion. Et il fallait bien que les uns et les autres acceptassent les conditions, puisqu’il ne leur restait aucune autre ressource. La citadelle fut donc aussitôt ouverte au préteur, qui y mit des rondachers. Il entra ensuite dans la ville suivi d’un corps de troupes choisies. Il convoqua la multitude, lui fit une harangue convenable aux conjonctures présentes, et lui promit que jamais il ne manquerait à la foi qu’il lui avait donnée. Pour les affaires générales, il les renvoya toutes au conseil des Achéens, qui devait fort à propos s’assembler à Mégalopolis. Il fit encore justice de tous ceux qui étaient convaincus de quelque crime, et condamna à mort ceux qui avaient trempé dans la mort de Philopœmen. (Ibid.)


VII.


Philippe.


Jamais roi ne fut plus infidèle et plus ingrat que l’était ce prince, lorsque sa puissance vint à s’accroître et qu’il fut le maître chez les Grecs ; jamais roi ne fut plus modeste et plus raisonnable que lui, lorsqu’il cessa d’avoir le vent de la fortune en poupe. Quand ses affaires furent entièrement dérangées, tranquille sur tout ce qui pourrait lui arriver, il tenta toutes sortes de moyens pour rétablir son royaume