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Page:Liskenne, Sauvan - Bibliothèque historique et militaire, Tome 2, 1836.djvu/940

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POLYBE, LIV. XXVIII.

là quelques réflexions utiles, pour que personne, par ignorance de la nature humaine, ne soit tenté de reprocher aux Grecs leur disposition présente comme une ingratitude ?

Il faut qu’en toutes choses les hommes mesurent leurs actions à l’opportunité ; car l’occasion est une chose bien puissante ; dans la guerre surtout, elle donne à tout sa valeur : la négliger est une faute grave.

C’est que beaucoup d’hommes aspirent à ce qui est beau ; que peu osent se mettre à l’œuvre, et que de ceux qui s’y mettent, un petit nombre sait mener une entreprise jusqu’à sa fin. (Angelo Mai et Jacobus Geel, ubi suprà.)




FRAGMENS
DU

LIVRE VINGT-HUITIÈME.


I.


Antiochus et Ptolémée envoient des ambassadeurs au sénat Romain.


La guerre pour la Cœlé-Syrie était à peine commencée, que les deux rois dépêchèrent à Rome des ambassadeurs. Ceux d’Antiochus furent Méléagre, Sosiphane et Héraclide ; ceux de Ptolémée, Timothée et Damon. Il faut remarquer qu’Antiochus était maître de la Cœlé-Syrie et de Phénicie, depuis qu’Antiochus son père avait défait, près de Panium, les généraux de Ptolémée. Ces pays lui étant échus par le droit de la guerre, il les croyait très-justement acquis, et les regardait comme lui appartenant en propre. Ptolémée, de son côté, les revendiquait, prétendant que, le premier, Antiochus les avait injustement envahis pendant la minorité de son père. Les ambassadeurs d’Antiochus avaient donc ordre de faire voir au sénat que Ptolémée n’avait pu, sans une injustice criante, porter le premier la guerre dans la Cœlé-Syrie, et ceux de Ptolémée de renouveler avec les Romains les anciens traités d’alliance, de ménager une paix avec Persée, et surtout d’observer ce que diraient à Rome ceux d’Antiochus. Ils n’osèrent pas cependant parler de paix. Marcus Émilius leur avait conseillé de ne pas s’ingérer dans cette affaire ; mais ils renouvelèrent les traités d’alliance, et ayant reçu des réponses conformes à ce qu’ils avaient souhaité, ils retournèrent à Alexandrie. Quant aux ambassadeurs d’Antiochus, la réponse qu’on leur donna fut que le sénat permettrait à Quintus Marcius d’écrire à Ptolémée selon qu’il jugerait que sa probité et les intérêts du peuple romain le demandaient. (Ambassades.) Dom Thuillier.


Ambassade des Rhodiens à Rome pour renouveler l’alliance et obtenir la permission de transporter des blés.


Sur la fin de l’été, Hégésiloque, Nicagoras et Nicandre vinrent à Rome de