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POLYBE, LIV. XXIX.

magnifiquement les ambassadeurs d’Illyrie. (Ibid.)


Gentius, dit Polybe, dans son livre xxixe, était un roi d’Illyrie qui, par suite de la violence de son caractère, commit beaucoup de crimes pendant sa vie. Il passait le jour et la nuit à s’enivrer. Après avoir tué son frère Pleurate, fiancé à la fille de Ménunius, il épousa lui-même cette jeune fille. Il se montra toujours cruel envers ses sujets. (Athenæi lib. x, c. 1.) Schweighæuser.


Les Romains combattaient courageusement, protégés par leur parma (espèce de petit bouclier) et par leur bouclier ligurien. (Suidas in Πάρμη.) Schweigh.


De Paul-Émile.


Entre ceux qui composaient son conseil, Scipion Nasica, gendre de Scipion l’Africain, et qui eut ensuite tant d’autorité dans le sénat, s’offrit le premier à y conduire des troupes pour tourner l’ennemi. Fabius Maximus, l’aîné des fils de Paul-Émile, qui était encore dans sa jeunesse, se présenta le second et fit paraître la même ardeur. Paul-Émile, ravi de leur bonne volonté, leur donna un corps de troupes moins nombreux que ne le croit Polybe, mais tel que le dit Scipion lui-même en écrivant à un roi pour lui rendre compte de son expédition..... Persée, qui voyait Paul-Émile tranquille dans son camp, était loin de s’attendre à ce qui le menaçait, lorsqu’un transfuge crétois, quittant la route et s’éloignant des troupes, vint lui apprendre le détour que prenaient les Romains pour venir l’envelopper. Cette nouvelle l’effraya, mais elle ne lui fit pas remuer son camp : seulement il envoya, sous la conduite de Milon, dix mille mercenaires et deux mille Macédoniens, avec ordre d’aller le plus promptement possible s’emparer des hauteurs. Polybe dit que les Romains tombèrent sur cette troupe pendant qu’elle était endormie ; mais Nasica raconte qu’il eut à soutenir sur le haut de la montagne un combat rude et périlleux ; qu’il fut lui-même attaqué par un soldat thrace d’entre les mercenaires qu’il tua d’un coup de sa javeline dans la poitrine ; que les ennemis ayant été mis en déroute, et Milon s’étant honteusement sauvé sans armes et en simple tunique, il les avait poursuivis sans aucun danger, et avait fait descendre son armée dans la plaine. (Plutarch. in Æmilio Paullo.) Schweigh.


En voyant une éclipse de lune, sous Persée, le peuple en tira la conséquence que cette éclipse présageait la mort du roi. Cette opinion augmenta le courage des Romains et diminua celui des Macédoniens : tant est vrai le proverbe qu’à la guerre les choses les plus importantes dépendent souvent des plus frivoles. (Suidas in Πολλὰ κενά.) Schweigh.


De Persée.


Lucius Émilius, avant d’avoir vu la phalange manœuvrer sous Persée, avoua ensuite à Rome qu’il ne connaissait rien de plus terrible et de plus formidable que la phalange macédonienne, bien qu’il eût vu et livré lui-même beaucoup de combats. (Suidas in Φάλαγκξ, et in Ἀνθωμολογεῖτο.) Schweigh.


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