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Page:Liskenne, Sauvan - Bibliothèque historique et militaire, Tome 2, 1836.djvu/966

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POLYBE, LIV. XXX.

sias, Philippe ; dans la Béotie, Mnasippe ; dans l’Acarnanie, Chrémès ; dans l’Épire, Charops et Nicias ; dans l’Étolie, Lycisque et Tisippe, qui, tous tendant au même but, réglèrent d’autant plus aisément les affaires selon qu’ils jugèrent à propos, qu’ils ne trouvèrent personne qui traversât leurs desseins ; car tous ceux qui leur étaient opposés avaient cédé au temps, et renoncé entièrement au gouvernement de la république. Les dix commissaires firent donc savoir par les généraux, aux villes et aux conseils des peuples, qui ils voulaient qu’on envoyât à Rome, et ce furent ceux que les ambassadeurs avaient indiqués, dont ils avaient donné les noms et qui étaient de leur faction, hors un très-petit nombre de gens dont le mérite était connu. On fit plus d’honneur aux Achéens ; on leur députa deux des commissaires, C. Claudius et Cn. Domitius. Deux motifs avaient fait prendre ce parti. Le premier, parce que l’on craignait que les Achéens n’obéissent point à de simples lettres, et ne punissent Callicrate des mauvais services qu’il avait rendus à tous les Grecs ; l’autre, parce que, dans les lettres qui avaient été écrites par les Achéens à Persée, et qu’on avait prises, on n’avait rien découvert de certain et de convaincant contre aucun de cette nation. Cependant, quelque temps après, le consul ne laissa pas que d’écrire et d’envoyer des députés chez les Achéens en conséquence de ce que lui avaient appris Callicrate et Lycisque, quoiqu’il n’approuvât pas, comme on le reconnut dans la suite, les dénonciations que ces deux traîtres lui avaient faites. (Ambassades.) Dom Thuillier.


Députation à Rome de la part des rois d’Égypte. — Ménalcidas renvoyé à la prière de Popilius.


Les deux Ptolémées n’eurent pas été plutôt délivrés de la guerre d’Antiochus, qu’ils députèrent à Rome Numénius, un de leurs amis, pour remercier les Romains du bienfait signalé qu’ils en avaient reçu dans cette occasion. Ils remirent aussi en liberté le Lacédémonien Ménalcidas, qui, pour s’enrichir, avait abusé de l’extrémité où il les voyait. Ce fut C. Popilius qui obtint cette grâce des deux rois. (Ibid.)


Pourquoi le sénat rendit la liberté au fils du roi Cotys.


Ce roi des Odrysiens avait envoyé des ambassadeurs à Rome, tant pour demander son fils, que pour rendre compte de l’alliance qu’il avait faite avec Persée. Ces ambassadeurs furent écoutés favorablement. Les Romains, après la victoire remportée sur le roi de Macédoine, ayant heureusement terminé tout ce qu’ils s’étaient proposé, ne crurent pas qu’il fût de grande importance pour eux de regarder Cotys comme leur ennemi. Son fils, donné en ôtage à Persée, avait été pris avec les enfans de cet infortuné prince, ils le lui rendirent, pour donner des marques de leur clémence et de leur générosité, et témoigner le respect qu’ils avaient pour le prince qui leur demandait cette grâce. (Ibid.)


De Lucius Anicius.


Lucius Anicius, le même qui vainquit les Illyriens, et conduisit en triomphe Gentius leur roi et ses enfans, apprêta fort à rire, selon ce que raconte