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Page:Lissagaray - Les huit journees de mai, Petit Journal Bruxelles, 1871.djvu/103

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à la Guerre parcourut ces quartiers et fit l’inspection des barricades.

Dans le courant de la journée, les Versaillais s’emparèrent des gares du Nord et de l’Est, qui commandent le boulevard Magenta, et sur les anciens boulevards, ils firent le siège des barricades de la porte Saint-Denis et de la porte Saint-Martin.

Sur la rive gauche, le général Cissey, l’aile droite touchant à la Bièvre, l’aile gauche aux abords du Panthéon, poursuivait sa marche en avant. La butte aux Cailles, position élevée de 65 mètres au-dessus de la Bièvre, se défendit merveilleusement. Ce fut là seulement que la résistance se changea en offensive. Profitant de la déclivité du terrain, de braves tirailleurs s’avancèrent contre les troupes régulières et les arrêtèrent toute la journée et toute la nuit. Le Panthéon fut moins heureux, mais il fallut, pour l’enlever, livrer une véritable bataille.

Déjà les approches du Luxembourg avaient coûté à l’année des pertes énormes. La résistance de la rue Vavin tient du prodige. Du haut d’une maison dominant la barricade, les fédérés aperçurent un régiment versaillais qui, campé, à 1,200 mètres et se croyant parfaitement à