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Page:Lissagaray - Les huit journees de mai, Petit Journal Bruxelles, 1871.djvu/115

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mune. Mais jamais aucun ne fut plus inférieur à son milieu.

Nous apprîmes dans la soirée l’exécution de Chaudey et la mort de Rigault, en même temps que celle de l’archevêque de Paris et de cinq des otages. On lisait sur le bureau de la sûreté le procès-verbal de cette dernière exécution. Nous vîmes aussi, dans la même salle, celui qui l’avait conduite ; il en fit le récit devant nous. Nous le rapportons textuellement : pas un mot n’a quitté notre mémoire : il était neuf heures environ.

» Depuis hier, nous apprenions à chaque instant de nouvelles fusillades sommaires commises par les Versaillais. Comme beaucoup de gardes de différents bataillons se sont réfugiés ici après la prise de leurs barricades, on a su que le massacre général était le mot d’ordre et que ni les femmes ni les enfants n’y échappaient. Ce soir, l’exaspération est devenue terrible. Sachant que les otages étaient retenus à la Roquette, les gardes se sont présentés plusieurs fois, menaçant de tout-fusiller.

» Muni de pouvoir, j’allai[1] à la Roquette

  1. X et non Ferré, comme l’on dit tous les journaux et la Cour martiale de Versailles. Il n’est pas vrai non plus que deux hommes du peloton se soient jetés aux