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Page:Lissagaray - Les huit journees de mai, Petit Journal Bruxelles, 1871.djvu/123

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voies de l’arrondissement qui aboutissent au Château-d’Eau.

Depuis six heures du matin, les Versaillais avaient poussé en avant dans toutes les directions. Au centre, ils tournèrent l’Hôtel de ville, abordé de front mais imprenable par la rue de Rivoli. Une colonne, venant du boulevard Saint-Martin, gagna, par la place des Vosges, la rue Saint-Antoine et déboucha sur les derrières de l’Hôtel de ville, dont elle resta maîtresse. Puis, les troupes de Vinoy remontèrent par la rue Saint-Antoine et les quais, afin de prendre en flanc la Bastille, pendant que, débouchant des ponts d’Austerlitz, de Bercy, de Napoléon III, les brigades de Cissey l’envahissaient sur ses derrières par tout le XIIe arrondissement.

L’incapable Cissey, arrêté la veille et toute la nuit par une poignée d’hommes à la butte aux Cailles, avait reçu des renforts considérables dans la matinée. C’était le sort des fédérés d’être écrasés par le nombre. Seule, une direction d’ensemble aurait pu, en répartissant habilement les forces, suppléer peut-être à leur infériorité numérique. Nous avons vu qu’elle manquait entièrement. Partout, les fédérés durent vaincre ou mourir, sans aucun espoir d’être secourus ou renforcés. Pendant qu’ils s’épui-