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Page:Lissagaray - Les huit journees de mai, Petit Journal Bruxelles, 1871.djvu/125

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mander quelques semaines plus tôt cette prodigieuse manœuvre.

Maîtresses de la Lutte aux Cailles, les troupes tenaient toute la rive gauche. Elles redescendirent à droite vers le pont d’Austerlitz, pendant que l’aile gauche occupait, après de nombreux combats, les ponts depuis les Saints-Pères jusqu’à Notre-Dame.

On dit que Millière fut pris dans cette journée, aux environs du Luxembourg, et M. Thiers l’annonça dans un de ses bulletins. Voici la version donnée par tous les journaux :

Quand on le prit, il déchargea son revolver sur les soldats. Conduit devant le général de Cissey, il répondit avec fermeté. L’ordre fut donné de le fusiller sur les marches du Panthéon, parce qu’il manifesta, dit-on, dans son interrogatoire, le regret de ne pas avoir eu le temps de le faire sauter ; ou bien, d’après d’autres récits, parce qu’il avait fait fusiller là, précisément l’avant-veille, trente gardes nationaux qui avaient refusé de marcher contre l’armée.

Le peloton d’exécution était commandé par un chef de bataillon, assisté de plusieurs autres officiers.

Une fois sous le péristyle, Millière se tint debout, nu-tête, regardant la foule. Il décou-