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Page:Lissagaray - Les huit journees de mai, Petit Journal Bruxelles, 1871.djvu/158

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Douay poussait par le faubourg du Temple. La barricade établie à l’entrée du faubourg et de la rue Fontaine-au-Roi ne pouvait être abordée de face, le canal Saint-Martin et l’occupation des maisons d’angle rendant son approche impossible ; mais les troupes obliquèrent à gauche par la rue Grange-aux-Belles et tombèrent à revers sur les fédérés. Ceux-ci se défendirent quand même. Enveloppés de toutes parts, ils brûlèrent jusqu’à la dernière cartouche et, vaincus, ces hommes que M. Trochu déclarait incapables de tenir devant les Prussiens, se jetèrent héroïquement sur les fusils. Vers cinq heures du soir ils étaient tous tués. M. Thiers a dit que ses soldats avaient accompli des prodiges « bien autrement méritoires de la part de ceux qui attaquent des barricades que de ceux qui les défendent. » On avouera qu’il est assez facile à dix contre un de se montrer prodigieux.

Ladmirault continuait sa marche dans la Villette. Les buttes Chaumont, battues depuis trois jours par l’artillerie de Montmartre, et n’ayant pu se ravitailler, furent le samedi réduites au silence faute de munitions. Malgré cette infériorité, les braves Communalistes tinrent bon toute la journée. Mais le combat