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Page:Lissagaray - Les huit journees de mai, Petit Journal Bruxelles, 1871.djvu/21

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venait de Dombrowski. Il annonçait l’entrée des Versaillais, et cependant il répondait de tout.

Le délégué fit aussitôt prévenir le Comité de salut public. La Commune était en séance. Le Comité lui envoya un de ses membres. X entra, demanda solennellement la parole et au milieu d’un silence de mort lut la dépêche. Un grand tumulte s’ensuivit. On se sépara peu après pour aller aux renseignements, les uns pleins de résolution et d’enthousiasme, les autres plus qu’abattus.

Pendant ce temps, Delescluze avait envoyé un messager à l’Arc de Triomphe, d’où il était évidemment impossible d’apercevoir un mouvement de troupes aussi facile à cacher, et la dépêche suivante fut affichée dans la soirée :

« L’observatoire de l’Arc de Triomphe nie l’entrée des Versaillais ; du moins il ne voit rien qui y ressemble. Le commandant Renard, de la section, vient de quitter mon cabinet et affirme qu’il n’y a eu qu’une panique, et que la porte d’Auteuil n’a pas été forcée ; que si quelques Versaillais se sont présentés, ils ont été repoussés. J’ai envoyé chercher onze bataillons de renfort, par autant d’officiers d’état-major, qui ne doivent les quitter qu’après les avoir conduits au poste qu’ils doivent occuper. Delescluze. »