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Page:Lissagaray - Les huit journees de mai, Petit Journal Bruxelles, 1871.djvu/232

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un officier supérieur. Des femmes de ce beau monde qui allait voir en riant les cadavres des fédérés, furent englobées dans des razzias de rue et emmenées à Satory, où au bout de quelques jours, les vêtements en lambeaux, rongées de vermine, elles figurèrent très-convenablement les pétroleuses imaginées par les journaux de leurs amis[1]. Quant au peuple et à la classe moyenne, ils fournirent des victimes par milliers.

Les arrestations se faisaient à l’aveugle, par grands coups de filets. Ainsi le personnel entier de certains journaux, rédacteurs, employés, gagistes, compositeurs, étaient enlevés à la fois. M. Quentin, ancien rédacteur du Réveil, qui depuis le 18 mars s’en était publiquement séparé et qui n’avait joué aucun rôle sous la Commune, fut arrêté ainsi que M. Ulysse Parent. Ce dernier, nommé membre de la Commune, avait le 6 avril donné sa démission ; on. affecta de le confondre avec le colonel Parent. L’ancien préfet de Saône-et-Loire, M. Frédéric Morin[2], fut appréhendé par un officier qu’il avait fait arrêter à Mâcon, et faillit être fusillé. On rechercha activement tous ceux qui avaient oc-

  1. Voir l’appendice. Note 5.
  2. Voir l’appendice. Note 6.