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Page:Lissagaray - Les huit journees de mai, Petit Journal Bruxelles, 1871.djvu/241

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Paschal Grousset fut arrêté dans les premiers jours de juin. Voici comment le Figaro raconta son transfert à Versailles :

« A peine arrivé à la mairie Drouot, Grousset fut reconnu et immédiatement salué des cris :

» — A mort, l’assassin ! à mort, l’incendiaire ! qu’il aille à pied !

» Un peloton de troupe fut chargé d’escorter la voiture qui le renfermait, mais il ne put contenir la fureur des assaillants ; on s’efforçait d’approcher de lui, on lui montrait le poing et l’on essayait de le frapper.

» Plusieurs fois déjà, M. Duret s’était mis à la portière pour inviter la foule à respecter son prisonnier :

» — Prenez patience, disait-il, justice sera faite ; mais mon honneur de magistrat est engagé à ce que je remette Paschal Grousset vivant entre les mains de la justice.

» On l’écoutait d’abord avec déférence, mais bientôt les clameurs reprenaient violemment, et il est probable que justice aurait été faite sur l’heure, si le cortège n’avait rencontré M. le général Pradier, qui s’enquit des causes de ce bruit. Il prit aussitôt indifféremment tous les officiers et soldats qu’il trouvait sur la route et