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Page:Lissagaray - Les huit journees de mai, Petit Journal Bruxelles, 1871.djvu/288

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préfet de l’Ariége, pour empêcher la fuite des chefs de la Commune. A Lyon, l’armée fut consignée et le préfet Valentin fit fermer les portes de la ville. À Marseille, l’autorité militaire crut devoir procéder aussitôt au jugement des prisonniers du mouvement de mars[1]. Une certaine agitation se produisit à Voiron (Isère) et fut vigoureusement réprimée. Des arrestations eurent lieu à Bordeaux.

Les journaux étrangers, bien renseignés par leurs correspondants, publièrent des protestations indignées, étouffées en France par le silence de la presse. On ne put cependant cacher le discours prononcé par M. Bébel au parlement prussien ni la lettre du membre de la Chambre des Communes Whalley à l’éditeur du Daily News. Des meetings eurent lieu en Angleterre, où l’on déclara que le gouvernement de Versailles avait outragé l’humanité en massacrant de sang-froid les prisonniers communalistes et que la responsabilité de l’exécution des otages pesait exclusivement sur le gouvernement de M. Thiers, qui avait rejeté les ouvertures de conciliation et ordonné le massacre sans distinction d’hommes, de femmes, d’enfants et

  1. Voyez l’Appendice. Note 10.