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Page:Lissagaray - Les huit journees de mai, Petit Journal Bruxelles, 1871.djvu/40

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des officiers du ministère de la guerre accoururent et s’efforcèrent d’arrêter les fuyards. Ceux-ci passaient outre, disant : « Maintenant ; c’est la guerre des barricades, chacun dans ses quartiers. » Un petit nombre d’hommes seulement consentirent à demeurer à l’École militaire. Vers trois heures, la troupe occupait entièrement le Trocadéro.

Dans l’intervalle le délégué à la Guerre avait fait sonner le tocsin dans tous les quartiers de la rive gauche. Il évacua à quatre heures le ministère de la guerre et se replia avec tout son personnel sur l’Hôtel de ville. La prison du Cherche-Midi et la mairie du VIIme arrondissement furent également abandonnées.

Au moment où les bagages de la guerre arrivaient à l’Hôtel de ville, dans l’avenue Victoria, deux gardes porteurs d’une caisse furent assaillis à coups de hache par un individu vêtu d’une blouse et coiffé d’un béret. L’un des hommes tomba raide mort. L’assassin, immédiatement saisi, criait, écumant de rage : « Vous êtes foutus, vous êtes foutus ! Rendez-moi ma hache et je vais recommencer. » Le commissaire de police de l’Hôtel de ville accourut et trouva sur ce furieux des papiers et un livret attestant qu’il avait servi dans les sergents de ville. On