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Page:Lissagaray - Les huit journees de mai, Petit Journal Bruxelles, 1871.djvu/59

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En réalité, il fallut, le lundi, commencer à peu près partout l’établissement des défenses intérieures. Ici encore chaque combattant fut abandonné à son inspiration. L’erreur générale fut de croire qu’on serait attaqué de front comme en juin 1848, tandis que les généraux de Versailles exécutèrent partout des mouvements tournants. C’est ainsi que Montmartre d’abord et Belleville ensuite furent enveloppés, isolés et réduits.

Le IXe arrondissement, situé au pied de Montmartre, commença dès deux heures à se fortifier. La rue Auber, la rue de la Chaussée d’Antin, la rue Drouot, la rue de Châteaudun, les carrefours du faubourg Montmartre, Notre-Dame de Lorette, la rue des Martyrs, l’église de la Trinité furent mis en état de défense. On commença à barricader les grandes voies d’accès sur les Batignolles, Montmartre, La Chapelle, les buttes Chaumont, Belleville, Ménilmontant, le Père-Lachaise, les anciens boulevards, surtout à partir de la porte Saint-Denis, la place du Château-d’Eau, les boulevards Voltaire et Richard-Lenoir, la Roquette, la Bastille et tout le faubourg Saint-Antoine ; sur la rive gauche, la rue de Rennes, le carrefour de la Croix-Rouge, la rue Saint-Dominique, la rue