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Page:Liszt - Lohengrin et Tannhäuser, 1851.djvu/144

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devenir tout à fait étranger qu’à son propre détriment, tout obligé qu’il est, de se mieux rendre compte plus tard de ses impressions, qu’elle ne le fait. Mais nous savons que ces admirations contagiées, ne doivent point sortir du domaine de la psychologie individuelle, et qu’en entretenir le public serait oiseux, puisqu’il est surrérogatoire de préconiser les œuvres applaudies avec justice, et qu’aux succès des œuvres médiocres qui conviennent à son goût momentané, on n’oppose que des palliatifs ; on agit contre le symptôme, non contre le mal ; dégoûté d’une forme, le public en adopte une autre, d’égale valeur ou moindre encore.

Si nous nous étendons longuement sur le nouvel opéra de Wagner, c’est que nous avons la conviction que cette œuvre renferme un principe de vitalité et d’éclat, qui lui sera un jour généralement reconnu. Les innovations qu’elle contient sont puisées dans les vraies puissances de l’art, et se justifient toutes, comme conquêtes du génie. Ainsi, pour ne parler encore que de l’ouverture, nous ferons remarquer qu’on ne saurait prétendre d’un poëme symphonique, qu’il soit écrit d’une manière plus conforme aux règles de la coupe classique, qu’il ait une plus parfaite logique dans l’exposition, le développement, et le dénouement des propositions. Leur ordonnance est