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Page:Liszt - Lohengrin et Tannhäuser, 1851.djvu/40

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à tous les partis, se rencontrer dans ta noble et généreuse paix !

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Le prologue dont nous extrayons ces vers, fut récité par M. Jaffé devant le nombreux public qui encombrait la salle du théâtre, et qui l’applaudit vivement. C’était le soir du 28 Août, et l’on peut dire que le choix qui avait été fait du Lohengrin pour fêter la mémoire de Gœthe, était en tout point digne de lui, car Wagner aussi poëte que musicien, a donné au livret de cet opéra tout l’intérêt, toute la perfection littéraire d’une tragédie, par la savante originalité de son style, la beauté de sa versification, la contexture ingénieuse de l’intrigue dramatique, les mots d’éloquente passion qu’il y a renfermé. Cet opéra, qu’il est impossible de ne pas considérer comme un événement pour la musique allemande, et comme l’expression de tout un système nouveau pour l’art dramatique, méritait certainement de figurer aussi à titre d’une des plus poétiques productions que la muse de l’antique Germanie ait inspiré dans ces derniers temps, à la solennelle célébration d’une fête dont Gœthe était l’objet.