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Page:Liszt - Lohengrin et Tannhäuser, 1851.djvu/88

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est ?… d’où il vient... dût-elle mourir après ! » À cet instant, Frédéric se glisse par une porte dérobée entouré de quatre satellites, l’épée nue. Elsa, comme réveillée soudainement, avec un geste d’horreur pour le traître qui spéculait sur sa féminine impatience, ses appréhensions d’amante, son irrascible curiosité, abjure son péché, en se jetant devant son époux qui ne peut voir entrer l’assassin, et en lui présentant le glaive qu’il avait détaché de sa ceinture. Lohengrin dans un court combat étend Frédéric, mort à ses pieds. Après un long silence, la phrase fatale qui a marqué la méchanceté humaine se traîne dans l’orchestre comme un gémissement expirant, et quand Lohengrin dit aux associés de cette traîtrise, muets et attérés : — « Portez ce cadavre devant la cour de l’Empereur ! » la phrase du duel est rappelée. Il fait entrer ensuite les suivantes d’Elsa tombée évanouie, et leur dit de la conduire aussi devant la cour de l’Empereur, afin qu’elle y apprenne quel est son époux ! La mélodie de la défense mystérieuse termine cette scène.

Nous nous gardons de croire que l’auteur en créant cet épisode de son drame, en le développant avec un interêt si élevé, si croissant, si palpitant, se soit préoccupé de l’analogie de son sujet avec les traditions, qui, sous tant de mythes différens, ont également donné pour cause à d’incalculables malheurs,