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Page:Liszt - Pages romantiques, 1912, éd. Chantavoine.djvu/103

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LETTRE D’UN VOYAGEUR[1]
À M. GEORGE SAND


Genève, 23 novembre.

N’ayant pas, en ma qualité de musicien, droit de cité à la Revue des Deux Mondes, je mets à profit les colonnes de la Gazette musicale, que je me reproche de fatiguer si souvent de ma vile prose, pour me rappeler à vous, cher Georges.

En arrivant ici, au retour d’une longue excursion dans les montagnes, j’y ai trouvé votre fraternelle Épître[2] dont je vous remercie mille et mille fois, bien qu’elle semble rétracter la promesse que vous m’aviez faite de venir bientôt nous rejoindre[3]. — Combien j’aimerais pourtant vous attirer, vous, le plus capricieux et le plus fantasque des voyageurs,

  1. Gazette musicale, 6 décembre 1835.
  2. Voyez la lettre d’un voyageur (sur Lavater et une maison déserte, adressée à M. F. Liszt), insérée dans la Revue des Deux Mondes, 1er sept. 1835. (Note de la Gazette musicale.)
  3. Liszt s’était installé à Genève avec la comtesse d’Agoult.