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Page:Liszt - Pages romantiques, 1912, éd. Chantavoine.djvu/29

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« Cependant les musiciens de nos jours, formés, pour la plupart, à la pratique des notes et de quelques tours de chant, ne seront guère offensés, je pense, quand on ne les tiendra pas pour de grands philosophes. » — Quoi qu’il en soit à cet égard, et sans risquer ici la définition philosophique et oratoire du musicien, nous diviserons, d’après Jean-Jacques, et comme tout le monde, les artistes en trois classes :

Les exécutants ;

Les compositeurs ;

Les professeurs.

Rousseau, il est vrai, ne fait point mention de ces derniers ; mais apparemment il n’existait pas encore de son temps un tas d’individus ne sachant ni exécuter, ni composer, et se contentant d’aider les progrès de l’art d’une façon indirecte : c’est-à-dire en empochant le plus de cachets possible. — Il semblerait aussi que la critique musicale, par son extension, aurait dû constituer une quatrième classe de musiciens, supérieurs aux autres ; mais comme jusqu’à présent nos docteurs et nos juges (à l’exception de quelques hommes honorables et instruits) n’ont pas daigné apprendre beaucoup au-delà des sept notes de la gamme, je craindrais de leur paraître impoli en les confondant sous la vulgaire dénomination de musiciens. Évidemment, ces messieurs aspirent à quelque chose de plus élevé !…

Nous nous en tiendrons donc à ces trois divisions de musiciens : exécutants, compositeurs et profes-