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Page:Locke - Du gouvernement civil, 1795.djvu/12

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AVERTISSEMENT.

de sorte que quelques excès qu’ils pussent commettre, quand ils vivroient plus en bêtes qu’en hommes, il faudroit que leurs sujets les souffrissent patiemment, si après de très-humbles remontrances, les Souverains refusoient de reconnoître les loix de la nature. Quand plusieurs millions d’ames consentiroient unanimement à condamner la tyrannie d’un Prince qui ne seroit soutenue que de quelques flatteurs, il faudroit que des millions de familles ouvrissent leurs maisons à ses satellites, lorsqu’il trouveroit à propos d’enlever leurs femmes et leurs enfans pour en abuser ; et répandissent à ses pieds les fruits de leur industrie, sans en réserver rien pour elles, s’il vouloit qu’elles lui livrassent tout leur bien. Si un Prince se mettoit en tête, qu’il n’y a