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Page:Locke - Du gouvernement civil, 1795.djvu/137

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par M. Locke.

sur les avantages qu’ils accordent à des enfans, pour récompenser leur déférence ; et il n’y a pas, en cela, plus de pouvoir naturel, qu’en a, par exemple, un Français sur un Anglais, duquel, par l’espérance qu’il lui donne de lui laisser du bien, il a droit d’exiger et d’attendre de la soumission et de la complaisance ; et qui, lorsqu’il est tems, s’il veut jouir du bien qui lui a été laissé, est assurément tenu de le prendre sous les conditions annexées au lieu où il se trouve, soit en France ou en Angleterre.

XXIII. Pour conclure donc ; quoique le pouvoir qu’ont les pères de commander, ne s’étend point au-delà de la minorité de leurs enfans, et ne tende qu’à les élever et à les conduire dans leur bas-âge ; que l’honneur, le respect, tout ce que les latins appellent piété, et qui est dû indispensablement aux pères et aux mères, durant toute la vie, et dans toutes sortes d’états et de conditions, ne leur donne point le pouvoir du gouvernement, c’est-à-dire, le pouvoir de faire des loix, et d’établir des peines, pour obliger leurs enfans à les observer ; et que par-là un père n’a nulle domination sur les biens propres de son fils, ou