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Page:Locke - Du gouvernement civil, 1795.djvu/14

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AVERTISSEMENT.

vaincus ; mais encore le Juge de tous les hommes, dont ces Tyrans sont l’image la plus sacrée, les condamneroit, à cause de cela, aux flammes éternelles. Les peuples, de leur côté, n’ont aucun droit, que le Prince ne puisse violer impunément, de quelque manière qu’il le veuille faire ; parce que Dieu les a, pour ainsi dire, livrés à lui, pieds et poings liés. Le Prince seul est une personne sacrée, à laquelle on ne peut jamais toucher, sans s’attirer l’indignation du Ciel et de la terre ; de sorte que se défaire du Tyran le plus dangereux, est un crime infiniment plus grand, que les actions les plus détestables qu’il puisse commettre : et un inconvénient infiniment plus terrible, que de voir de vastes royaumes rougis du sang de leurs habitans, et un nombre