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Page:Locke - Du gouvernement civil, 1795.djvu/169

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par M. Locke.

aucun prétexte de supériorité, prétendre être exempt d’y obéir, pour se permettre, ou à quelques-uns de ceux de sa dépendance, des choses qui y soient contraire[1]. Personne, sans doute, dans la société civile, ne peut être exempt d’en observer les Loix. Car, si quelqu’un pense pouvoir faire ce qu’il voudra, et qu’il n’y ait d’appel sur la terre contre ses injustices et ses violences, je demande, si un tel homme n’est pas toujours entièrement dans l’état de nature, s’il n’est pas incapable d’être membre de la société civile ? Il faut demeurer d’accord de cela, à moins qu’on n’aime mieux dire, que l’état de nature et la société civile, sont une seule et même chose ; ce que je n’ai jamais vu, comme je n’ai jamais entendu dire, qu’aucun l’ait soutenu, quelque grand défenseur qu’il ait été de l’anarchie.

  1. Les loix civiles étant des actes de tout le corps politique, sont par conséquent au-dessus de chaque partie de ce corps. Hooker dans le même endroit.