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Page:Locke - Du gouvernement civil, 1795.djvu/175

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par M. Locke.

que, ne soient convenus expressément d’un plus grand nombre. Un homme qui s’est joint à une société, a remis et donné ce pouvoir dont il s’agit, en consentant simplement de s’unir à une société politique, laquelle contient en elle-même toute la convention, qui est ou qui doit être, entre des particuliers qui se joignent pour former une communauté. Tellement que ce qui a donné naissance à une société politique, et qui l’a établie, n’est autre chose que le consentement d’un certain nombre d’hommes libres, capables d’être représentés par le plus grand nombre d’eux ; et c’est cela, et cela seul qui peut avoir donné commencement dans le monde à un gouvernement légitime.

VI. À cela, on fait deux objections. La première, qu’on ne sauroit montrer dans l’histoire aucun exemple d’une compagnie d’hommes indépendans et égaux, les uns à l’égard des autres, qui se soient joints et unis pour composer un corps, et qui, par cette voie, aient commencé à établir un gouvernement.

La seconde, qu’il est impossible, de droit, que les hommes aient fait cela, à cause que naissant tous sous un gouvernement,