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Page:Locke - Du gouvernement civil, 1795.djvu/196

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Du Gouvernement Civil,

sibles, parce que j’aurai occasion, dans un autre endroit, de parler des conquêtes, que quelques-uns estiment être des causes du commencement des gouvernemens.

XIX. L’autre objection que je trouve être faite contre le commencement des sociétés politiques, tel que je l’ai représenté, est celle-ci ; que tous les hommes étant nés sous quelque gouvernement, il est impossible qu’aucun d’eux ait jamais été libre, ait jamais eu la liberté de se joindre à d’autres pour en commencer un nouveau, ou qu’il ait jamais pu ériger un légitime gouvernement. Si ce raisonnement est juste, je demande comment sont devenues légitimes les monarchies dans le monde ? Car, si quelqu’un peut me montrer un homme, dans quelque siècle, qui ait été en liberté de commencer une monarchie légitime, je lui en montrerai dix autres, qui, dans le même tems, auront eu la liberté et le pouvoir de s’unir, et de commencer un nouveau gouvernement sous la forme royale, ou sous quelque autre forme. N’est-ce pas une démonstration évidente, que si quelqu’un né sous la domination d’un autre, a été assez libre pour