Aller au contenu

Page:Locke - Du gouvernement civil, 1795.djvu/224

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
218
Du Gouvernement Civil,

punir les malfaiteurs. Afin de remédier à ces inconvéniens, qui causent bien du désordre dans les propriétés des particuliers, dans l’état de nature, les hommes s’unissent en société, afin qu’étant ainsi unis, ils aient plus de force et emploient toute celle de la société pour mettre en sûreté, et défendre ce qui leur appartient en propre, et puissent avoir des loix stables, par lesquelles les biens propres soient déterminés, et que chacun reconnoisse ce qui est sien. C’est pour cette fin que les hommes remettent, à la société dans laquelle ils entrent, tout leur pouvoir naturel, et que la communauté remet le pouvoir législatif entre les mains de ceux qu’elle juge à propos, dans l’assurance qu’ils gouverneront par les loix établies et publiées : autrement, la paix, le repos et les biens de chacun, seroient toujours dans la même incertitude et dans les mêmes dangers qu’ils étoient dans l’état de nature.

IV. Un pouvoir arbitraire et absolu, et un gouvernement sans loix établies et stables, ne sauroit s’accorder avec les fins de la société et du gouvernement. En effet, les hommes quitteroient-ils la liberté de l’état de nature pour se soumettre à un gouver-