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Page:Locke - Du gouvernement civil, 1795.djvu/23

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xvij
de John Locke.

n’en savoient rien, il n’est point surprenant qu’ils aient tous été d’avis différens. Le divin Anaxagore, à qui on dressa un autel, pour avoir appris aux hommes que le Soleil étoit plus grand que le Péloponèse, que la neige étoit noire, et que les cieux étoient de pierre, affirma que l’ame est un esprit aërien, mais cependant immortel. Épicure la composoit de parties comme le corps ; Diogène assuroit que l’ame étoit une portion de la substance de Dieu même, et cette idée au moins étoit brillante. Aristote croyoit, si l’on s’en rapporte à quelques-uns de ses disciples, que l’entendement de tous les hommes étoit une seule et même substance. Le divin Platon, maître d’Aristote, et le sage Socrate, maître de Platon, disoient l’ame corporelle et éternelle.