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Page:Locke - Du gouvernement civil, 1795.djvu/235

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par M. Locke.

les exécuter, que leur propre avantage, et à avoir des intérêts distincts et séparés des intérêts du reste de la communauté, et contraires à la fin de la société et du gouvernement : c’est, pour cette raison, que dans les états bien réglés, où le bien public est considéré comme il doit être, le pouvoir législatif est remis entre les mains de divers personnes, qui duement assemblées, ont elles seules, ou conjointement avec d’autres, le pouvoir de faire des loix, auxquelles, après qu’elles les ont faites et qu’elles se sont séparées, elles sont elles-mêmes sujettes ; ce qui est un motif nouveau et bien fort pour les engager à ne faire de loix que pour le bien public.

II. Mais parce que les loix qui sont une fois et en peu de tems faites, ont une vertu constante et durable, qui oblige à les observer et à s’y soumettre continuellement, il est nécessaire qu’il y ait toujours quelque puissance sur pied qui fasse exécuter ces loix, et qui conserve toute leur force : et c’est ainsi que le pouvoir législatif, et le pouvoir exécutif, se trouvent souvent séparés.

III. Il y a un autre pouvoir dans chaque société, qu’on peut appeler naturel, à