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Page:Locke - Du gouvernement civil, 1795.djvu/250

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Du Gouvernement Civil,

blée, seroit trop court pour y pourvoir et y travailler comme il faudroit, et priveroit la société de quelque avantage considérable qu’elle auroit pu retirer d’une mûre délibération. Que sauroit-on faire donc de mieux, pour empêcher que l’état ne soit exposé, tôt ou tard, à d’éminens périls, d’un côté ou d’autre, à cause des intervalles et des périodes de tems fixés et réglés pour les assemblées du pouvoir législatif ? Que sauroit-on, dis-je, faire de mieux, que de remettre la chose avec confiance à la prudence de quelqu’un, qui étant toujours en action, et instruit de l’état des affaires publiques, peut se servir de sa prérogative pour le bien public ? Et à qui pourroit-on se mieux confier, pour cela, qu’à celui à qui on a confié, pour la même fin, le pouvoir de faire exécuter les loix ? Ainsi, si nous supposons que l’assemblée législative n’a pas, par la constitution originaire, un tems fixe et arrêté, le pouvoir de la convoquer tombe naturellement entre les mains de celui qui a le pouvoir exécutif, non comme ayant un pouvoir arbitraire, un pouvoir qu’il ait droit d’exercer selon son plaisir, mais comme tenant son pouvoir, de gens qui le lui ont remis dans l’assurance qu’il ne l’em-