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par M. Locke.

le pouvoir exécutif, qui, avec une semblable prérogative, est sur pied, et le pouvoir législatif, qui dépend, par rapport à sa convocation, de la volonté du pouvoir exécutif ; qu’il n’y en peut avoir non plus entre le pouvoir législatif et le peuple : de sorte que, soit que le pouvoir exécutif, ou le pouvoir législatif, lorsqu’il a la suprême puissance entre les mains, ait dessein et entreprenne de le rendre esclave et de le détruire, le peuple n’a d’autre remède à employer, en cette sorte de cas, aussi-bien que dans tous les autres, dans lesquels il n’a point de juge sur la terre, que d’en appeler au Ciel. D’un côté, les conducteurs, par de telles entreprises, exercent un pouvoir que le peuple n’a jamais remis entre leurs mains, et ne peut jamais y avoir remis, puisqu’il n’est pas possible qu’il ait jamais consenti qu’ils le gouvernassent, et qu’ils dominassent sur lui, à son désavantage et à son préjudice, et fissent ce qu’ils n’avoient point droit de faire ; de l’autre, le peuple n’a point de juge sur la terre à qui il puisse appeler contre les injustices de ses conducteurs ; ainsi, de tout cela, résulte le droit d’appeler au Ciel, s’il s’agit de quelque chose qui soit assez importante. C’est